Le pari fou d’Elon Musk de lancer une entreprise qui ne produit que des voitures électriques semble gagner. Même si elle est encore déficitaire avec une perte annoncée de 282,2 millions de dollars au premier trimestre 2016, son chiffre d’affaire a bondi de 45% à 1,6 milliard de dollars en un an.
Le problème est que le succès du futur Model 3 est tel que la firme va devoir revoir à la hausse ses capacités de production. L’année dernière, Tesla avait produit 50 000 véhicules. Cette année, elle prévoit d’en fabriquer 89 000. Mais en 2018, ce sont quelques 500 000 exemplaires qui devraient être produits ! Le défi de l’entreprise va donc être de multiplier par dix sa production en seulement 2 ans. Elon Musk n’hésite d’ailleurs pas à évoquer le cap du million de voitures produites à l’horizon 2020.
Pourquoi une telle précipitation ? Simplement parce que le Model 3 a déjà enregistré plus de 400 000 précommandes alors que le modèle doit entrer en production qu’à la fin 2017. Le constructeur automobile doit simplement face à la très forte demande pour cette voiture.
Pour Tesla, le défi est donc énorme. Il va commencer par la nécessité de lever de nouveaux capitaux pour financer cette croissance fulgurante. « Augmenter la production par cinq en deux ans sera difficile et réclamera plus de capital, mais c’est notre but et nous travaillerons dur pour l’atteindre », explique Elon Musk à l’intention des investisseurs. Les sous-traitant, notamment au niveau des composants de la batterie, vont devoir aussi suivre la cadence.
En réaction à cette annonce, les analystes affichent un certain scepticisme. Par exemple, Efraim Levy (Standard & Poor’s) estime que la barre est trop haute alors qu’Ivan Feinseth (Tigress Financial Partners) fait confiance à Elon Musk. Les paris sont donc ouverts sur le fait de savoir si Tesla va pouvoir réussir ce pari fou de multiplier par dix sa production en 2 ans.